Zones à Faibles Émissions : ce qui change en 2025 

Avec pour objectif d’améliorer la qualité de l’air en limitant l’accès au cœur des villes aux véhicules les plus polluants, les Zones à Faibles Emissions (ZFE) poursuivent leur développement en France. Depuis le 1er janvier 2025, de nouvelles restrictions ont été instaurées avec la création d’une quinzaine de nouvelles zones. S’y ajoute le renforcement des ZFE existantes. On fait le point sur les principales évolutions. 

Une Zone à Faibles Emissions, c’est quoi ?  

Mises en place dans le cadre de la loi d’orientation des mobilités (LOM) de 2019 et de la loi Climat et Résilience de 2021, les Zones à Faibles Émissions (ZFE) sont des périmètres instaurés dans plusieurs grandes villes françaises pour limiter la pollution de l’air. Leur principe repose sur des restrictions de circulation en fonction du niveau d’émissions des véhicules.  

Directement définies par les collectivités, les restrictions mises en place au sein des ZFE s’appuient sur le système des vignettes Crit’Air, qui classe les véhicules en fonction de leur niveau d’émissions polluantes : 

  • Crit’Air 0 : véhicules électriques et hydrogène (aucune restriction). 
  • Crit’Air 1 : véhicules essence immatriculés à partir de 2011 et hybrides rechargeables. 
  • Crit’Air 2 : véhicules diesel immatriculés après 2011 et essence entre 2006 et 2010. 
  • Crit’Air 3 : véhicules essence de 1997 à 2005 et diesel de 2006 à 2010. 
  • Crit’Air 4, 5 et non classés : véhicules les plus anciens et les plus polluants, interdits dans de nombreuses ZFE. 

Selon les règles définies par la collectivité, les restrictions peuvent ne s’appliquer qu’à certaines catégories de véhicules (les poids lourds par exemple). Elles peuvent concerner les professionnels comme les particuliers. De même, les collectivités peuvent choisir de n’appliquer les restrictions qu’à certaines heures de la journée. Par exemple, dans la ZFE du Grand Paris, les véhicules Crit’Air 3, 4, 5 et non classés ne peuvent plus circuler en semaine, du lundi au vendredi de 8h à 20h.  

Des dérogations peuvent aussi être appliquées pour certains publics ou certaines catégories de véhicules tels que les modèles de collection. A Lyon par exemple, une dérogation spéciale a été instaurée pour les travailleurs en « horaires décalés », qui débutent et/ou terminent régulièrement leur activité professionnelle entre 21h et 6h. 

Comment demander sa vignette Crit’Air 

Si vous ne disposez pas encore de la vignette Crit’Air, vous pouvez la commander en quelques clics en passant par le site officiel du gouvernement. Le prix de la vignette Crit’Air est de 3,11 € hors affranchissement. Elle sera directement envoyée à l’adresse figurant sur la carte grise du véhicule concerné.  

Comme expliqué plus haut, les voitures électriques sont classées Crit’Air 0, soit le plus haut niveau. Outre un accès sans restriction aux ZFE, certaines collectivités s’appuient sur la vignette pour offrir d’autres avantages comme la gratuité du stationnement.  

Entre créations et évolutions… des changements majeurs pour les ZFE en 2025 

Chaque début d’année est synonyme de nouveautés. En l’occurrence, l’année 2025 est marquée par de très nombreux changements.  

En premier lieu, il y a la création de nouvelles Zones à Faibles Emissions. Au total, une quinzaine de nouvelles zones ont été instaurées en 2025. Celles-ci s’ajoutent aux 12 ZFE déjà existantes avec, par ordre alphabétique : Angers (49), Annecy (74), Annemasse (74), Bayonne (64), Bordeaux (33), Caen (14), Chambéry (73), Dijon (21), Le Havre (76), Lille (59), Nancy (54), Nantes (44), Nîmes (30), Pau (64), Rennes (35) et Tours (37). Si les ZFE sont censées s’appliquer à toutes agglomérations de plus de 150 000 habitants au 1er janvier 2025, certaines collectivités ont choisi de décaler la mise en place du dispositif. C’est le cas à Montpellier où un moratoire a été voté jusqu’en 2027. 

L’année 2025 est également marquée par l’évolution de certaines Zones à Faibles Emissions existantes. Les changements les plus notables ont été mis en place à Paris, Grenoble, Montpellier et Lyon où les restrictions s’appliquent désormais dès la vignette Crit’Air 3. Cette mesure concerne donc les véhicules particuliers diesel immatriculés avant 2011 et les véhicules essence mis en circulation avant 2006. 

A Marseille-Aix en Provence, Nice, Reims, Strasbourg, Toulouse et Rouen, les restrictions restent centrées sur les véhicules Crit’Air 4 et plus. Pour les autres collectivités, les limitations ne concernent que les véhicules « non classés ».  

Carte de déploiement des zones à faibles émissions 2025 – Ministère de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche 

Gare à l’amende ! 

Si la pédagogie reste de mise, notamment dans les nouvelles zones instaurées, les véhicules n’ayant pas de vignette Crit’Air ou faisant l’objet d’une restriction risquent une amende de 68 €.  

Des aides pour accompagner la transition  

Afin d’accompagner la mise en place des Zones à Faibles Emissions, des aides financières sont proposées pour aider les automobilistes à renouveler leur véhicule. 

Au niveau national, le bonus écologique reste le principal levier pour accompagner l’achat de véhicules plus vertueux. Pour l’acquisition d’une voiture électrique, l’aide peut atteindre jusqu’à 4000 euros pour les ménages à faibles revenus. 

Pour compléter le bonus, de nombreuses collectivités ont instaurées des aides complémentaires pour accompagner la mise en place de leur ZFE. A Grenoble, où les restrictions ont été étendues aux vignettes Crit’Air 3 au 1er janvier, une aide à l’achat allant jusqu’à 3 500 € est octroyée pour l’achat d’un véhicule neuf ou d’occasion ou pour le rétrofit électrique d’un véhicule thermique. A Lyon, les petites et moyennes entreprises bénéficient d’une aide allant de 5 000 à 10 000 € pour l’achat d’un utilitaire ou d’un poids lourds électrique tandis que les particuliers peuvent prétendre à une aide allant jusqu’à 3 000 € pour l’achat d’une voiture électrique neuve ou d’occasion. 

Les collectivités misent également sur le report modal. Le déploiement des ZFE est ainsi souvent accompagné par un renforcement du réseau de transports en commun ou par   la multiplication des aménagements cyclables pour encourager la pratique du vélo, qu’il soit musculaire ou à assistance électrique. Des dispositifs tels que les vélos en libre-service ou l’autopartage offrent également de bonnes solutions de remplacement à la voiture individuelle.